Pouvoir de la nature chez les enfants
« Aller jouer dehors » est une phrase bien populaire au Québec, mais est-elle autant utilisée qu’autrefois? Est-elle en voie de disparition? Nos parents et grands-parents avaient-ils raison de l’utiliser comme « remède » à tout? Est-ce une activité « dépassée », maintenant que nous avons accès à toute sorte de jeux à la fine pointe de la technologie? Le présent article vise à démystifier l’impact de la nature sur le développement des enfants. Il vous permettra de vous familiariser avec les bienfaits de « jouer dehors » et plus particulièrement d’être en nature.
« Jouer dehors » … encore à la mode?
Une chose est certaine, les enfants d’aujourd’hui passent moins de temps en nature que ceux d’il y a trente ans. Cela s’explique entre autres par le fait que les espaces verts se font de moins en moins présents en milieu urbain, ainsi que par l’arrivée d’appareils électroniques de plus en plus intéressants. En effet, les émissions pour enfants, les tablettes et les téléphones cellulaires peuvent représenter une « solution facile » pour occuper, calmer et divertir les enfants dans le brouhaha de la vie quotidienne. Cependant, les experts recommandent de ne pas exposer les enfants de moins de 2 ans aux écrans, puis de limiter cette exposition à une heure par jour pour les enfants âgés de 2 à 5 ans.
En quoi être en nature est mieux pour les enfants?
Il a été démontré que la nature représente un environnement calme et chaleureux et qu’elle offre une liberté d’expression aux enfants. Jouer dehors permet par exemple aux enfants de courir ou de crier, des comportements qui sont parfois inappropriés dans d’autres environnements qu’elles ou ils fréquentent. Ces caractéristiques présentes en nature contribuent à diminuer la fatigue mentale des enfants et augmente conséquemment leur capacité de concentration.
Les études démontrent également que se retrouver en nature (ou simplement voir de la verdure par une fenêtre!) diminue le rythme cardiaque et permet de sécréter différentes hormones qui réduisent le stress. Un environnement vert permet également aux enfants d’avoir un meilleur contrôle sur leurs impulsions et donc, d’être plus disciplinés.
On observe aussi que l’environnement naturel crée un contexte propice aux interactions sociales positives, ce qui peut susciter la motivation des jeunes à apprendre et à explorer. Par exemple, dans une activité où les jeunes sont amenés à allumer un feu ou à construire une cabane en forêt, toutes les participantes et participants sont mis à contribution, communiquent et travaillent vers un but commun.
Enfin, passer du temps à l’extérieur encourage les enfants à bouger, ce qui améliore leur santé cardiorespiratoire et diminue la fréquence des comportements problématiques ou perturbateurs.
Être en nature contribue entre autres à augmenter la capacité d’attention, diminuer le stress, avoir un meilleur contrôle sur ses impulsions, augmenter la capacité à apprendre et diminuer les comportements problématiques ou perturbateurs.
Ces éléments semblent avoir plusieurs impacts sur les apprentissages des enfants et sur leur développement. Entre autres, les enfants exposés régulièrement à la nature apprennent plus facilement et obtiennent de meilleurs résultats scolaires. Elles ou ils développent également plusieurs aptitudes telles que le leadership, la persévérance, la pensée critique, la résilience, la prise de décisions ainsi que de meilleures habiletés de communication. Le développement de ces aptitudes s’explique entre autres par les interactions sociales générées par le contexte de la nature. Par exemple, un groupe d’enfants qui tente d’attraper des insectes ou de trouver des pierres précieuses devra élaborer une stratégie et travailler concrètement en équipe.
Enfin, il a été démontré que ces bienfaits sont tout aussi présents chez les enfants neurotypiques que pour celles et ceux ayant différents diagnostics, particulièrement pour celles et ceux vivant avec un TDAH, diagnostic de plus en plus présent chez les enfants. Certains chercheurs et chercheuses parlent même de la possibilité d’ajouter au traitement de ce trouble des stratégies d’intervention qui prennent place en nature.
Il ne s’agit pas de déménager en forêt! Des études ont démontré que des effets positifs pouvaient être observés après une simple marche dans un espace vert, une heure par semaine.
Comment obtenir tous ces résultats chez nos enfants?
Il ne s’agit pas de déménager en forêt et de ne plus utiliser d’écrans! Les moyens utilisés peuvent être bien plus simples. Les études ont démontré que des effets positifs pouvaient être observés après une simple marche dans un espace vert, une heure par semaine.
Lorsque les enfants « jouent dehors », il peut tout simplement s’agir de les laisser explorer le monde qui les entoure de façon autonome. On peut également les conscientiser sur certaines tâches à effectuer. Par exemple, elles ou ils peuvent participer au jardinage avec des outils adaptés à leur âge.
À la lumière de ces informations, que seriez-vous prêt à changer dans votre quotidien pour offrir plus de temps en nature à votre enfant?
Article rédigé par Adrianna Emond, étudiante à la maîtrise en psychoéducation.
Références
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